dimanche 6 mai 2018

Jusqu'ici, tout va bien - Gary D. Schmidt

1968. Une petite, petite ville de l’État de New York.
Un père sans repères, une mère sans remède.
Deux grands frères, dont un avalé par la guerre du Vietnam.
Pas assez d’argent à la maison. Trop de bagarres au collège.
Des petits boulots pour se maintenir à flot. Une bibliothèque ouverte le samedi pour s’évader.
Une collection d’oiseaux éparpillée à tous les vents. Des talents inexploités.
Et une envie furieuse d’en découdre avec la vie.

Gary-D Schmidt - Jusqu'ici, tout va bien.
  • Titre VO : OK For Now
  • Auteur : Gary D. Schmidt
  • Éditeur : L'École des loisirs (Médium +) 
  • Année de parution : 2017
  • Nombre de pages : 365 pages
♥♥♥
ou 17/20

Je ne m'attendais pas à ça. J'avais lu la moitié du bouquin et JE NE M'ATTENDAIS TOUJOURS PAS À ÇA. Franchement, merci à L'École des loisirs pour l'envoi de ce roman génial ! J'ai mis du temps pour le lire, mais j'ai passé un excellent moment quand je m'y suis enfin attelée. Un bijou, surtout pour un roman dont je n'avais absolument jamais entendu parler auparavant, même si je dois déplorer quelques lacunes concernant les premiers chapitres et la fin. 

Nous sommes en 1968, dans l'État de New York. La famille de Doug s’apprête à déménager dans une minuscule ville barbante pour que l'abruti leur servant de père trouve un nouvel emploi dans une usine (bon d'accord, ce n'est pas dit comme ça dans le résumé, mais je vous assure qu'il mérite amplement ce qualificatif). Ils sont pauvres et n'ont pas d'avenir. Ils n'ont plus de nouvelles de leur frère parti combattre au Vietnam. Ainsi, quand il arrive à Marysville, Doug n'a certainement pas l'intention d'aller passer ses samedis à la bibliothèque pour admirer des illustrations d'oiseaux. Ce sont les chochottes qui vont à la bibliothèque. Il n'a surtout pas l'intention de se mettre à travailler pour le propriétaire du supermarché, de devenir ami avec sa fille et de s'appliquer à l'école. Décidément, aucune chance pour que Doug Swieteck puisse se plaire à Marysville. 


Alors. J'ai tout bonnement commencé à lire, sans avoir réellement parcouru le résumé. Je savais seulement que l'histoire se déroulait à la fin des années 60, dans un milieu pauvre. Je m'attendais peut-être à un roman d'apprentissage, un roman qui allait dépeindre les difficultés qu'apporte la pauvreté. C'est ce que j'ai eu pendant une centaine de pages, agréables, mais sans plus. Puis les événements se sont mis à débouler, les différentes scènes ont commencé à m'arracher des larmes, des soupirs et des sourires. Je ne peux rien vous révéler, sans quoi je vous volerais le plaisir de découvrir ce livre, mais je vous jure que j'ai vécu beaucoup plus d'émotions que prévu. De belles émotions, des émotions violentes. 

Toutefois, si l'histoire s'est avérée particulièrement touchante et addictive, je ne peux pas en dire autant de l'Histoire avec un grand H. Je m'attendais d'une certaine façon à plus de références historiques, comme le roman se déroule en 1968, mais qu'il a été écrit dans les années 2000. Il y en avait, mais je n'avais généralement pas l'impression que les personnages évoluaient dans une époque différente de la nôtre, ce qui m'a un peu déçue (juste un peu). Ce n'est pas forcément terrible, ça peut plaire à certains, mais disons que j'aurais aimé une ambiance plus vintage, pas juste que l'on parle d'Apollo 8 une fois de temps en temps. Il y avait déjà plus de références vers la fin du roman, mais elles semblaient parfois accumulées là artificiellement. 


Les personnages ont vraiment été pour moi la force du roman, ils ont tous évolué de façon étonnante et superbe. C'était vraiment magnifique de voir Doug tisser des liens avec tant d'habitants du village, des personnages magnifiques, alors qu'il essayait de faire son dur (ce qui ne fonctionnait manifestement pas avec eux). C'était adorable de le voir s'ouvrir aux autres, tout en gardant son attitude de faux voyou. Sa relation avec la fille de l'épicier, Lil Spicer, était vraiment drôle à suivre, cette fille a toute une répartie. Mon gros, gros, gros coup de cœur reste l'évolution de sa relation avec ses frères et sa mère. Ils m'ont fâchée, à plusieurs reprises. Mais jamais autant qu'ils ont pu me briser le cœur. J'aurais pu prendre encore des centaines de pages sur ces frères. Je ne parlerai pas du père, je crois que vous avez compris dans mon résumé à quel point je le déteste. En tout cas, je crois qu'on peut dire que l'auteur a réussi son coup en créant cet antagoniste exécrable. 

J'ai beaucoup apprécié l'écriture de Gary D. Schmidt. Bien qu'il ait à mon avis un peu manqué son coup sur l'ambiance historique, il n'en reste pas moins que le livre est truffé de magnifiques métaphores, notamment reliées aux oiseaux que Doug découvre à la bibliothèque. Les scènes dramatiques ou cocasses sont écrites avec tact et répartie. Quant à la voix de Doug, elle transparaît admirablement dans le texte, lui attribuant une couleur unique à travers ses réflexions un peu arrêtées par réflexe.  


Mon dernier petit bémol concerne la fin. Elle m'a plu, mais vu les émotions terribles que j'ai vécues en avançant dans ma lecture, je m'attendais à beaucoup plus. Sans trop en dire, j'ai trouvé qu'il y avait une rédemption beaucoup trop facile et peu développée. Il y avait aussi un élément sorti un peu de nulle part et qui reste sans réponse. Bref, j'aurais quand même voulu mieux pour conclure ce beau voyage que j'ai fait à Marysville, NY. 

En conclusion, je ne peux que vous encourager à découvrir cette belle histoire, car j'ai le sentiment qu'elle n'a pas eu l'attention qu'elle mérite. Vous ne pourrez que tomber en amour avec les frères Swieteck et passer par toute la gamme des émotions. Je me souviendrai longtemps de la communauté de Marysville, j'en suis certaine. Pour le reste, j'ai découvert par hasard en faisant quelques recherches que Gary D. Schmidt avait écrit quelques années plus tôt un autre roman sur Holling Hoodhood, un personnage que l'on rencontre dans Jusqu'ici, tout va bien. Laissez-moi vous dire que j'ai bien l'intention de dénicher ce roman quelque part ! 

↓ L'autre roman en question ↓

Guerre des mercredis (La) Grand format

Merci à L'École des loisirs pour ce superbe envoi ! 

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