L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l’humanité. Survivront-ils à leur voyage ?
- Titre VO : The Road
- Auteur : Cormac McCarthy
- Éditeur : Éditions Points
- Année de parution : 2009
- Nombre de pages : 256 pages
Coup de ♥
(ou 18/20)
(ou 18/20)
Si ce livre n'avait pas été au programme de mon cours de français, autant vous dire que je ne l'aurais probablement jamais lu, du moins, pas dans un avenir rapproché. Pourquoi ? Simplement que je n'en avais jamais entendu parler et que ce n'est pas dans mes habitudes de me promener dans la section pour adultes de la librairie sans avoir une idée précise en tête. J'en ai déjà assez avec la littérature jeunesse, voyez-vous. Seulement, ne pas lire ce roman se serait révélé être une grande erreur de ma part.
Aux premiers abords, la couverture me faisait penser à un jeu vidéo, quelque chose du genre Assassin's Creed. Je sais, il n'y a probablement aucun rapport entre les deux et c'est à ce moment que l'on voit à quel point je suis calée dans les jeux vidéo. Enfin bref, sur certains points, j'imagine que je n'avais pas trop tort... La Route prend place dans un monde post-apocalyptique. La race humaine a pratiquement disparu, emportant peu à peu avec elle les quelques traces d'humanité qui lui restait. Il y a de la cendre partout, comme un linceul gris sur ce qui fut autrefois un espace vivant jusque dans ses détails. Les villes sont ravagées depuis bien longtemps. Au milieu de tout ça, il y a une route, sur laquelle un père et son fils évoluent avec peine. Ils survivent plus qu'ils ne vivent, en ayant espoir que le Sud leur offrira plus de chances.
Ce roman est d'une finesse exceptionnelle. Une plume de maître. Vraiment, je n'avais jamais rien lu de tel, surtout pas durant mon secondaire. Évidemment, j'avais déjà lu nombre de romans à l'écriture éblouissante, mais celui-là a un petit quelque chose de spécial, que je n'avais jamais croisé auparavant. C'est l'écriture qui fait toute la force de ce roman. Les descriptions du monde étouffé par la cendre sont grandioses, même si on ressent une grande humilité face à toute cette destruction. Il s'en dégage une ambiance vaporeuse, calme, une ambiance de mort bref. Cela soutient totalement la crédibilité du récit. De plus, la plume de l'auteur nous fait ressentir l'urgence de la survie, la difficulté d'un tel quotidien, par des phrases précipitées, tout en trouvant le moyen de faire passer un message lourd de sens, de poésie. C'est parfait.
Parlons-en de l'histoire, au fait. Comme si la mort du paysage guidait le récit, on obtient un résultat souvent lent, au rythme de la survie des personnages. C'en était presque relaxant. Par contre, plusieurs personnes de ma classe l'ont trouvé ennuyant pour cette même raison, alors cela ne plaira pas nécessairement à tous, malheureusement. Pourtant, il y a aussi de l'action, notamment parce qu'on se retrouve dans un contexte de fuite constante. En effet, la disparition progressive de la nourriture a eu comme résultat la transformation du régime de plusieurs humains : certains ont préféré se tourner vers le cannibalisme. Et cela crée à des personnages sanguinaires, près du zombie dans mon esprit (d'où mon impression de jeux vidéo ;) ).
Les personnages nous restent très distants, nous en savons peu de leur vie avant l’apocalypse. Mais il n'y a pas lieu d'en savoir plus, ça ne servirait pas à l'histoire. À vrai dire, le père et son fils n'ont même pas de noms. À quoi ça servirait d'avoir un nom si le monde venait à disparaître ? Et puis, comme ça, tout le monde peut se mettre à leur place, malgré leur état presque primitif. Le petit n'en reste pas moins très mignon, surtout dans ses réactions. Il m'a souvent brisé le cœur...
Pour finir, laissez-moi vous dire que ce roman est une perle. Il faut évidemment une certaine maturité pour le lire, mais il est assurément susceptible de plaire à n'importe quel lecteur de plus de 14 ans (pour autant que vous ne recherchiez pas un roman JUSTE d'action et que vous vous laissiez la chance de savourer la couleur de Cormac McCarthy !). L'ambiance lente du pays des cendres saura s'imprégner en vous, j'en suis certaine.
Je compte bien lire d'autres romans de cet auteur pour savoir s'il est aussi génial avec chacun de ses romans !! Vous avez lu d'autres de ses œuvres ?
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