mardi 20 septembre 2016

Black Iris - Leah Raeder (Elliot Wake)

Laney Keating n'oublie rien. 
Et ne pardonne jamais. 
Seuls les êtres faibles pardonnent.
 Pour assouvir son désir de vengeance et faire payer ceux qui l'ont humiliée, elle est prête à repousser toutes les limites entre sexe, alcool et drogue.
Quitte à manipuler, à souffrir, à haïr.
Quitte à écorcher son cœur dans une virée machiavélique et sanglante. 

Black Iris par Raeder
  • Titre VO : Black Iris
  • Auteur : Leah Raeder 
  • Éditeur : Éditions Prisma
  • Année de parution : 2015
  • Nombre de pages : 457 pages

Attention : Je crois bon de mentionner que ce livre s'adresse à un public averti. Il comporte beaucoup de scènes de sexe explicites et aborde des sujets très durs, notamment les comportements autodestructeurs, sans enjoliver le tout (en tout cas, selon moi). Il faut certainement avoir une bonne maturité pour le lire et je ne le recommande pas aux personnes ayant des comportements autodestructeurs/suicidaires. Plus de détails à ce sujet dans la chronique. 

♥♥♥
(ou 17/20)

Eh bien, c'est la première fois que je ressens le besoin de faire un tel avertissement à propos d'un livre. C'est bien la première fois également que je lis un livre aussi sombre, tordu, mais surtout à ce point provocateur. Sérieusement... WTF. C'est tout ce qu'il y a à dire à part Wow, bravo. Je ne sais même pas par où commencer ma chronique... Peut-être par remercier Interforum Editis Canada pour cet envoi ? Franchement, merci, c'était définitivement un livre marquant et révolutionnaire, si l'on peut dire. 

Vous ne me croyez pas quand je dis que ce bouquin est intense ? 
Dans le premier chapitre, Laney retrouve sa mère pendue dans le garage. Et elle la regarde mourir, le temps de finir sa cigarette. 
Dans le deuxième, elle nous explique comment elle passe ses soirées à coucher avec tous les mecs qu'elle trouve, question d'oublier sa vie. Et comment elle se drogue, boit comme un trou... Bref,  elle s'applique à se détruire, comme l'a fait sa mère avant elle. 
Sur une note plus joyeuse, elle se fait de nouveaux amis au début du livre : Blythe, jeune poètesse australienne ayant aussi sa part d'ombre, et Armin, un sympathique étudiant en psychologie, qui essaiera de servir de raison aux deux filles. Les trois seront entraînés dans un cyclone destructeur de vengeance, d'autodestruction et de pulsions sexuelles, lequel fera des ravages pendant plus de 2 ans. 
Aucun d'eux ne s'en sortira indemne, ça c'est certain. 

Inutile de préciser que le livre est dur à lire, même si passé les premiers chapitres, on commence presque à s'y faire. Pour tout vous dire, j'ai dû m'y reprendre à 2 fois pour entamer le livre, tellement le premier chapitre était brutal. Et plusieurs autres chapitres m'ont donné une claque, tellement la pensée destructrice crue des personnages était présente. Je ressentais vraiment un gros malaise face à certains propos. C'est pour cette raison que je crois que ce livre ne ferait que nuire à une personne déjà dépressive ou ayant d'autres problèmes mentaux (en fait, Laney a un trouble de la personnalité limite, si je me souviens bien, et Blythe est bipolaire). Presque tous les sujets tabous de notre société y passent : suicide, maladies mentales, automutilation, drogue, pratiques sexuelles marginalisées, alcool, violence, intimidation, homophobie, communauté LGBTQ (Laney est queer), abus sexuels... Et j'en passe. Cela peut sembler beaucoup, mais je vous assure que ça se fondait dans un ensemble cohérent et assez crédible. L'auteur fait preuve d'une franchise déroutante et appréciée. (D'ailleurs, pour votre information, l'auteur est transsexuel/transgenre - je saisis mal la différence -, il a donc récemment changé de nom pour Elliot Wake. De plus, il avoue dans les remerciements que plusieurs des événements décrits dans le livre sont tirés de faits vécus). Par ailleurs, moi qui suis souvent gênée par les scènes de sexe omniprésentes des romans New Adult, je n'ai eu aucun mal avec les scènes explicites de ce livre. Elles étaient très bien écrites, MAIS SURTOUT, elles n'étaient pas là que pour divertir le lecteur (pas de cul pour du cul en somme), ce qui faisait toute la différence à mon sens. Elles avaient un contexte important, un sens qui apportait réellement quelque chose à l'histoire. Et puis, il y avait un équilibre parfait entre tous les sujets abordés dans le livre.

Quand je dis WTF, c'est que l'histoire part dans des directions complètement inattendues. On est loin, très loin, du traditionnel roman contemporain dramatique avec des adolescents suicidaires. Ici, l'auteur mélange le drame au roman noir, au thriller psychologique. À mon avis, il est quasiment impossible de découvrir tous les éléments de la fin avant qu'ils nous soient révélés, tellement les personnages sont tordus. Je ne me suis pas ennuyée, surtout pas vers la fin où l'intrigue explose, mais je dois signaler de petites longueurs dans le premier tiers du roman, alors que les trois personnages principaux atteignent une forme de stabilité dans leur débauche.

Les personnages étaient tous géniaux. Mais complètement détraqués. Bon sang, c'était excellent. Le développement psychologique de ces personnages était impressionnant. Ils étaient tous tellement sombres, souvent froidement cruels, mais on ne pouvait pas s'empêcher de les aimer, même si on les aurait probablement détestés dans un autre contexte. Laney pouvait faire froid dans le dos, surtout qu'on ne comprenait pas toujours très bien ses motivations (ça fait partie de l'intrigue du livre). Elle n'hésitait pas à faire souffrir les gens pour obtenir sa vengeance, mais en même temps, elle les aimait viscéralement, c'était troublant. Ce n'était pas une narratrice fiable, ce qui ne faisait que rajouter à la perturbation. Blythe était géniale, à la fois si poétique et complètement tarée. Sa relation avec Laney était fusionnelle, explosive. Armin était un bon personnage, mais certainement pas le plus éclatant du roman. Il devenait parfois un peu trop collant/possessif avec Laney, mais en même temps, il essayait surtout de la sauver... D'une drôle de façon. Donnie, le frère de Laney, était adorable ♥ J'aurais pu dire que c'était le personnage le plus sain d'esprit, mais je ne crois pas qu'il y ait quelqu'un de vraiment bien dans sa tête dans ce bouquin. Mon coup de cœur va peut-être à Zoeller, un personnage qui apparaît vers la moitié du roman. Je ne vous révélerai pas de spoilers sur lui, mais ce type est un véritable psychopathe. Pourtant, je ne pouvais pas non plus m'empêcher de l'adorer dans 80% des cas. C'était tellement étrange.... Il s'agit probablement de l'un des personnages à la psychologie la plus développée, complexe et intéressante de la littérature YA/NA. 

Enfin, si je dis WOW, c'est d'abord et avant tout pour l'écriture de l'auteur. Le texte était bourré de sublimes métaphores recherchées et éloquentes. L'ambiance était magique, sombre, écrasante, terrifiante.... Imaginez le côté sombre de Tumblr mis en mots (je ne sais pas si ça vous dit de quoi, mais bon :P ). J'ai ressenti des émotions que je ne savais même pas que je pouvais ressentir avec la littérature. C'était la poésie du désespoir, de la cruauté du monde. La seule chose qui m'a déplu, c'est l'organisation des chapitres (on fait des allers-retours entre le passé et le présent, mais ce n'est pas trop clair). 

En résumé, si vous cherchez un livre choquant, révoltant, poétique et sensuel, mais surtout un livre qui fera changement de tout ce que vous avez pu lire auparavant, ce livre est pour vous... Si vous êtes un public averti et pas trop sensible à la violence ;) 
J'espère avoir l'occasion de lire d'autres livres d'Elliot Wake prochainement ! 


Merci à Interforum Editis Canada pour l'envoi :D 

4 commentaires:

  1. J'avoue qu'il me plairait de le découvrir :)

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    1. N'hésite pas, ce fut vraiment une excellente surprise pour moi :D !

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  2. Un livre que je ne connaissais pas mais qui a l'ai pas mal ^^

    Camille :)

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    1. C'est vraiment un livre qui sort des sentiers battus !

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