La vie, la mort, l'amour (Love Letters to the Dead) - Ava Dellaira

Tout a commencé par une lettre. Une simple rédaction demandée par un prof : écrire à un disparu. Laurel a choisi Kurt Cobain, parce que sa grande sœur May l’adorait. Et qu’il est mort jeune, comme May. Si elle ne rend jamais son devoir, très vite, le carnet de Laurel se remplit de lettres à Amy Winehouse, Heath Ledger… À ces confidents inattendus, elle raconte sa première année de lycée, sa famille décomposée, ses nouveaux amis, son premier amour. Mais avant d’écrire à la seule disparue qui lui tient vraiment à cœur, Laurel devra se confronter au secret qui la tourmente, et faire face à ce qui s’est vraiment passé la nuit où May est décédée.

• Titre VO : Love Letters To The Dead
• Auteur : Ava Dellaira
• Éditeur : Michel Lafon
• Année de parution : 2014
• Nombre de pages : 319 pages

Coup de ♥
ou 20/20

** N.B. : La vie, la mort, l'amour est le titre québécois de Love Letters to the Dead... En France, les éditeurs ont préféré conserver le titre VO **

Si ce livre est atterri dans ma PAL, c'est d'abord et avant tout pour sa sublime couverture qui a attiré tant de lecteurs (je le sais, l'effervescence de la blogosphère n'a tourné qu'autour de ça pendant des semaines). Pourtant, j'ai craint pendant quelques micro-secondes que l'on ait affaire à un livre banal : plusieurs le comparaient au livre Le Monde de Charlie. L'écrivaine était même, paraît-il, réalisatrice pour le film adapté de ce dernier... Mais voilà que ma meilleure amie (elle ne peut qu'être la meilleure pour acheter CE livre, avec CETTE couverture, on doit l'avouer) s'est procuré ce roman et m'a proposé de le lire... Eh bien, devinez quoi : j'ai dit OUI.

En feuilletant les premières pages du roman, j'ai sincèrement eu peur que les rumeurs s'avèrent vraies. Je voyais pas mal de ressemblances avec Le Monde de Charlie et j'étais mal à l'aise avec les débuts plus qu'ordinaires du roman... On était loin du niveau de la couverture. Cependant, je n'ai eu d'autres choix que de changer d'avis après une cinquantaine de pages : CE ROMAN EST GÉNIAL ♥

Le roman débute assez naïvement, alors même que Laurel entre au lycée, totalement perdue dans les illusions qu'elle se faisait de cet endroit mythique. C'est May, sa sœur, qui lui avait raconté toutes ses folles aventures d'étudiante... Seulement, voilà que May est morte tragiquement l'année précédente. Laurel voit donc dans le devoir donné par une enseignante (écrire une lettre à un mort) une façon d'exprimer ses émotions, de démêler son esprit et peut-être, enfin, d'accepter que May ne reviendra jamais. C'est au gré de lettres adressées à Kurt Cobain, Amy Winehouse, Judy Garland et bien d'autres que Laurel nous racontera ses premières rencontres avec l'amour, l'amitié, la drogue et l'alcool, la liberté... Sans oublier la souffrance qu'a causée la perte de May dans leur famille.

J'ai totalement accroché à l'histoire. Il y avait une ambiance tellement magique, qui me mettait des étoiles dans les yeux, des belles images plein la tête. C'est le genre de roman qui vous fait croire que tout est possible à l'adolescence, qui vous rappelle vos aventures passées et celles à venir. Pourtant, ce roman est loin d'être hop-la-vie, parce qu'il traite de sujets lourds comme le deuil, le divorce, la solitude, la dépression... Quasiment tout y passe. Bref, autant dire que j'oscillais constamment entre émerveillement et douleur, ce qui prouve qu'Ava Dellaira a su dépeindre l'adolescence avec brio !

J'ai été emportée par le suspense qui règne tout au long du roman. Ce n'est pas un thriller, loin de là, mais je me posais tellement de questions sur le décès de May que je ne pouvais QUE tourner les pages sans fin. Laurel avait l'air de se sentir tellement coupable que je craignais pratiquement le meurtre, mais elle aimait profondément sa sœur, donc on pouvait envisager le suicide, l'accident, la maladie... 

Mise à part l'ambiance générale, les personnages seuls seraient capables de charmer n'importe qui. Laurel est touchante et l'amour qu'elle portait à May a de quoi nous briser le cœur. En fait, ces deux personnages sont pratiquement indissociables dans mon esprit tellement ils se ressemblent et se complètent. Malgré tout, ce roman raconte comment Laurel finit par comprendre qu'elle peut avoir sa propre personnalité, sa propre vie, sans se sentir coupable. Bref, tout ça pour dire que je les ai aimées toutes les deux, même si on se rend compte assez rapidement que Laurel a idéalisé sa sœur chérie. Ensuite, nous avons Nathalie et Hannah, deux adorables jeunes filles qui rentrent dans la vie de Laurel pour finalement devenir ses meilleures amies. Puis Sky, le petit ami torturé de Laurel qui m'a fait fondre. Et Tristan, hippie sous l'effet du cannabis qui m'a pourtant agréablement surprise avec son côté philosophe et son support sans faille à Laurel. Bref, on a une belle panoplie de personnages hyper intéressants. 

L'écriture est étonnante. C'est vrai que Laurel peut a priori sembler un peu trop candide, mais elle devient très vite plus mature, je trouve. En tout cas, les lettres qu'elle écrit sont absolument touchantes. Le plus beau se tient dans les métaphores qu'elle écrit, tellement évocatrices et pleines de sens. Ces belles phrases proviennent aussi parfois des personnages, mention spécial à Tristan qui a sorti une métaphore à propos du loup et de la montagne que je ne suis pas prête d'oublier !

La fin est magnifique. Le roman entier semblait prendre tout son sens en une dizaine de pages. Je l'avais attendue tout le roman, cette fin, et pourtant c'était encore plus grandiose que ce à quoi je m'attendais. Les larmes n'ont pas manqué à se répandre sur mes joues, ça je peux vous le dire.  

Finalement, La vie, la mort, l'amour est un roman qui a su me surprendre. Il n'a pas tellement à voir avec Le Monde de Charlie, même si j'ai pu noter quelques similarités au niveau des thèmes, du format épistolaire, de la présence importante de la musique... Bref, j'ai sans aucun doute été grandement touchée par ce bouquin et j'ai hâte de voir ce qu'Ava Dellaira aura d'autre à proposer dans le futur !