mercredi 18 février 2015

Night - Elie Wiesel

Né en 1928 à Sighet en Transylvanie, Elie Wiesel était un adolescent lorsqu'en 1944 il fut déporté avec sa famille à Auschwitz, puis à Birkenau.

La Nuit est le récit des souvenirs qu'Elie Wiesel conserve de la séparation d'avec sa mère et sa petite sœur qu'il ne reverra plus jamais et du camp où, avec son père, il partage la faim, le froid, les coups, les tortures… et la honte de perdre sa dignité d'homme quand il ne répondra pas à son père mourant.

« La Nuit, écrivait Elie Wiesel en 1983, est un récit, un écrit à part, mais il est la source de tout ce que j'ai écrit par la suite. Le véritable thème de La Nuit est celui du sacrifice d'Isaac, le thème fondateur de l'histoire juive. Abraham veut tuer Isaac, le père veut tuer son fils, et selon une tradition légendaire le père tue en effet son fils. L'expérience de notre génération est, à l'inverse, celle du fils qui tue le père, ou plutôt qui survit au père. La Nuit est l'histoire de cette expérience. »
  • Titre VO, qui est aussi VF (lu en anglais) : La Nuit
  • Auteur : Elie Wiesel
  • Éditeur : Éditions de Minuit (VF), Hill and Wang (VO)
  • Année de parution : 1958 pour la version originale
  • Nombre de pages : 115 pages
Coup de 
(ou 19/20 )

Ce qu'il faut savoir avant tout, c'est que ce livre est une autobiographie, une histoire vécue. Ou plutôt, le récit d'un cauchemar sans fin, d'une précipitation brutale dans le gouffre de l'horreur humaine. Elie Wiesel avait 16 ans lorsqu'il fut déporté de sa terre natale pour aller dans un camp de concentration en Pologne. Il avait 16 ans quand sa mère et sa sœur furent pratiquement brûlées vives sous ses yeux. Quand son père fut frappé par des Nazis sans qu'il ait le courage de réagir. Quand il perdit la foi en son Dieu pour le restant de ses jours.

Night, c'est la mémoire de gens qui auront souffert de la faim, de la soif, de maladies, sans que quiconque n'ait le courage ou la possibilité de leur venir en aide. Autant dire que cette chronique ne sera pas sous le format habituel, ne serait-ce que pour respecter de mon mieux le souvenir de tous les malheureux qui ont vécu cet enfer.

Parce que ce roman est dur, probablement l'un des plus difficiles à lire qui aient pu tomber entre mes mains à ce jour. Chaque phrase suinte d’atrocités, de souffrance, de misère. Elie Wiesel ne cache rien des horreurs qu'il a vues, notamment à cause de l'aspect libérateur de son texte, j'en ai l'impression. Son histoire, il n'a pu la formuler que 10 ans après la tragédie. Et encore, l'écriture reste lointaine, comme si la moindre parcelle d'émotions de sa part menacerait de le faire craquer. Malgré tout, le lecteur ne peut que ressentir toutes ces émotions violemment.

Pour preuve : je n'avais jamais tremblé de la sorte en lisant un roman. De rage, de terreur, de tristesse, je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est que je me sentais définitivement inconfortable avec mon corps, au point où j'ai parfois eu du mal à respirer normalement (pas de panique, personne n'a eu à me faire le bouche-à-bouche).  Et j'ai pleuré, ça oui. Encore heureuse que j'aie été dans mon sous-sol et non en classe...

Je n'avais jamais eu un aperçu aussi rapproché des camps de concentration. Si j'ai vu des documentaires ou lu des livres, c'était majoritairement des reconstitutions ou des photos. Alors, si on peut le dire ainsi, c'était intéressant d'en apprendre plus sur le sujet, même si j'ai découvert des choses immondes, inhumaines. Par contre, un autre aspect très intéressant est la relation d'Elie avec sa religion, avec ses croyances. Quand on y pense, c'est la raison trouvée pour exterminer les Juifs, mais je n'avais jamais entendu parler de leurs réactions à propos de cette raison injuste. On s'entend que de tels événements doivent remettre en question la foi de n'importe quel croyant, alors j'ai aimé lire les réflexions d'Elie.

Pour résumer, Night est un livre bouleversant, qui ne vous laissera pas indemne. Vous aurez sûrement envie de le jeter au bout de vos bras, puis de le reprendre parce que vous vous sentirez coupable vis-à-vis les millions de victimes de la Deuxième Guerre mondiale. Vous ne verrez plus jamais les humains de la même manière. Mais, au moins, vous comprendrez un peu mieux ce qu'ils auront vécu, pour que pareille erreur ne se reproduise jamais. 

Un classique sur le sujet, à lire au même titre que Le Journal d'Anne Frank.

12 commentaires:

  1. Je pense attendre un peu avant le lire car il a l'air vraiment bouleversant ! <3

    RépondreEffacer
  2. Réponses
    1. Oui, ce serait presque même un euphémisme de le dire ainsi !

      Effacer
  3. Ta chronique donne vraiment envie de lire ce livre, je le lirai sûrement un jour parce je crois que je l'ai chez moi... mais bon, faudra que je trouve le moral ^^... Parce que la seconde guerre mondiale c'est une période passionnante ; mais hard :/

    Camille :)

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Oh, si tu l'as chez toi, n'hésite pas ;) Mais ouais, ce n'est pas vraiment le genre de roman à lire dans un moment de déprime... Disons un moment neutre, pour ne pas gâcher notre joie non plus :P

      Effacer
  4. Ce genre de livres (touchants à la 2e guerre mondiale), m'intéressent beaucoup. Tu me donnes envie de le lire !

    RépondreEffacer
  5. Ce livre à l'air vraiment bien ! En ce moment je lis Anne Frank alors je verrais peut-être pour le ire ensuite car il me fait très envie.

    Je voulais aussi te prévenir qu'on t'a taguées http://lespetiteslectrices.blogspot.fr/2015/02/tag-et-si-on-retombait-en-enfance.html
    Je t'envoie un mail pour t'expliquer un peu mieux :)

    Pauline

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Ils sont très reliés et très différents à la fois... Tu devrais bien aimer celui-là aussi :)
      Je fais ça très bientôt !! Merci ♥

      Effacer