Aza Holmes, 16 ans, a tout pour être aimée et avoir un bel avenir, mais elle a grandi avec une pathologie psychique. Qui est-elle, où est-elle, lorsque la spirale vertigineuse de ses pensées obsessionnelles s'empare d'elle ? Vous aimerez Aza, qui raconte sa propre histoire, vous aimerez sa meilleure amie Daisy la tornade, et son peut-être amoureux Davis, fils d'un milliardaire mystérieusement disparu. Un trio improbable qui va mener l'enquête, et trouver en chemin d'autres mystères et d'autres vérités...
- Titre VO : Turtles All the Way Down
- Auteur : John Green
- Éditeur : Gallimard jeunesse
- Année de parution : 2017
- Nombre de pages : 352 pages
♥♥♥
ou 17/20
John Green sera toujours un homme pour lequel j'ai énormément d'admiration. Je porte un amour inconditionnel à la très grande majorité de ses romans, je ne cesse d'être épatée par ses connaissances (je veux dire... Vlogbrothers est pratiquement une encyclopédie), par son humour, sa façon de voir la vie.... et surtout par la vitesse à laquelle il peut parler, haha. Bref, c'est sans surprise que je me suis précipitée à la librairie le matin de la sortie de ce roman et que je me suis empressée de le lire. C'est avec un peu plus de surprise que je ne me suis pas autant attachée à ce roman qu'à Nos Étoiles Contraires, Paper Towns ou Looking for Alaska, mais cela n'empêche que j'ai beaucoup aimé ce qu'il m'a été donné de lire.
Il faut toutefois savoir que Tortues à l'infini est le roman le plus ''intime'' de l'auteur, puisqu'il concerne un problème le touchant personnellement : les troubles obsessionnels compulsifs. Le personnage principal, Aza, est depuis toujours affectée par ce trouble, qui l'assaille aux moments où elle s'y attend le moins. Terrifiée par les bactéries, elle s'enferme parfois dans une spirale de pensées incontrôlable. Même si elle ne les comprend pas toujours, seule sa meilleure amie Daisy est au courant pour ses problèmes. Ensemble, elles mangent à rabais chez Applebee's et discutent de Star Wars... Jusqu'au jour où le père richissime d'un certain Davis disparaît sans laisser de trace et que Daisy se met en tête de le retrouver pour avoir la récompense.
À mon avis, le thème de la maladie mentale est extrêmement bien dépeint par John Green. Je ne suis pas affectée par ce genre de problèmes, mais juste lire le roman me stressait comme pas possible (à faire attention si vous faites facilement de l'anxiété). Les engrenages de mon cerveau s'emmêlaient au même rythme que les réflexions obsessives d'Aza se développaient et j'ai pu mieux comprendre ce qu'est l'OCD, alors que de nombreux romans que j'ai lus auparavant abordaient très mal le sujet.
Le seul problème, c'est que j'avais l'impression qu'il ne se passait pas grand chose en dehors des problèmes mentaux d'Aza. Bon, c'était peut-être une façon de montrer que c'est difficile d'évoluer au quotidien quand des pensées du genre prennent toute la place, mais quand même, on avait une trame de thriller policier, il aurait pu y avoir un peu plus d'action.
John Green consacre plusieurs chapitres à Davis pour que l'on découvre bien son quotidien : fils de riche accablé par la solitude, il est la preuve que l'argent ne fait pas le bonheur. D'accord. Mais la vie de Davis m'ennuyait. Son monde et une certaine partie de lui-même me semblaient aseptisés. Je me sentais bien loin de l'univers si vivant du pensionnat dans Looking For Alaska, par exemple. Heureusement, l'intrigue finit par débloquer, dévoilant des informations assez inattendues, choquantes pour certaines. J'ai dévoré les derniers chapitres, retrouvant l'ambiance que j'aime tant chez John Green. La fin m'a laissée sans mot, j'avais la larme à l’œil. À elle seule, elle a réussi à rehausser toute mon appréciation du livre (mais bon, j'ai bien aimé le reste de ma lecture quand même, n'exagérons rien).
Les personnages m'ont définitivement plu... comme un tout. Pris seuls, ils m'indifféraient la plupart du temps. Aza était difficilement définissable en dehors de sa maladie, Davis, comme je l'ai dit, avait l'air délavé par sa solitude. Pris en paire, ce n'était pas vraiment mieux. Le simili-couple Aza-Davis (aucun spoiler, c'est dans le résumé) m'a semblé plutôt vain et assez faux. Je crois que c'est parce que John Green n'a jamais voulu faire de ce livre une histoire d'amour. Pour ça, il faut plutôt lire Nos Étoiles Contraires. Non, c'est en trio que les personnages prenaient toute leur ampleur. L'amitié de Aza, Daisy et Davis avait beaucoup plus de force que pouvaient avoir toutes les autres relations du roman prises seules. Et ce n'était pas plus mal.
Une fois de plus, j'ai beaucoup aimé l'écriture de John Green. C'est une écriture intelligente, qui ne prend pas les ados pour des navets. J'ai adoré retrouver ses réflexions philosophiques, même si elles étaient moins marquées qu'elles avaient pu l'être dans ses autres romans. Cette fois, John Green s'intéresse à l'existentialisme, sujet qui préoccupe particulièrement Davis. Le livre est bourré de superbes métaphores et de références géniales.
En conclusion, Tortues à l'infini ne sera jamais pour moi le meilleur roman de John Green, bien qu'il soit guidé d'une honnêteté désarmante. J'ai passé un bon moment de lecture, adoré certains passages, mais sans plus, du moins ''sans plus'' quand je compare avec les autres romans de l'auteur (oui, du coup, je suis plus sévère, haha). J'aimerais toutefois le relire en anglais pour voir si ça affecterait mon opinion. À voir ;)
En lisant ton article je me rend compte que cette lecture ne m'a laissé aucune trace, je ne me souviens déjà plus de l'histoire ...
RépondreEffacerMalheureusement, moi aussi j'en ai oublié beaucoup, surtout concernant le début... Ça doit être un signe que ce n'est pas le meilleur de John Green :/
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